« TEMPO RUN LEAGUE : LE RECORD QUE LE RECORD » – RETOUR SUR L’EVENEMENT DU WEEK-END

Retour sur les résultats et surtout sur les coulisses de cette première Tempo Run League, le meeting qui fait trembler les organisateurs de la Diamond League.

« Cette année à cause du COVID, il n’y aura pas de compét’ arrêtez de rêver ». On a pas rêvé : on l’a fait.

Pour bien comprendre l’histoire qui va être narrée dans cet article, il nous faut revenir quelques mois en arrière, au début du mois de mai. En pleine crise du COVID-19, alors que tout espoir d’organiser des compétitions d’athlétisme semblait perdu, une petite bande d’irréductibles seuillards décidait d’organiser une course. Alors même que la fédération avait entériné l’annulation des interclubs, ces coureurs fous #linfoquelinfo, ont pris leur courage à deux mains, ouvert leurs ordinateurs, fait 2-3 montages vidéos un peu inspirants et monté une plateforme d’inscription afin que, COVID ou pas, une compétition, même non officielle, puisse avoir lieu au moment du déconfinement. Cette compétition devait rassembler les athlètes dans une période de distanciation, rappeler les relais 4X400 tout en intégrant le fait que tout le monde n’avait pas accès à une piste, et surtout montrer que l’athlétisme, plus que jamais, est un sport collectif.

Le relais 4x1000m TRC était né.

La suite, vous la connaissez : 2500 inscrits, près de 9000 euros de dons pour la Fondation de France, une semaine de régalade et de scrutage des sorties Strava par le Brigadier Hugo Hay pour débusquer les seuillards un peu trop adeptes du lap précoce et du « bug GPS ».

Au lendemain de cette compétition, nous avons eu l’impression que quelque chose avait changé, à tout jamais. Le monde post COVID ne sera plus le même, l’athlétisme non plus. L’athlétisme a changé, les athlètes aussi. La preuve : VK court en moins de 2 minutes au 800m maintenant.

Bref, après le relais, nous nous sommes posés quelques jours, sans plus rien poster, pour réfléchir à la suite à donner à Tempo Run Club. Nous arrivions à 3 ans d’existence et nous avions clairement réussi notre plus gros coup. On pouvait s’arrêter là, ou tenter quelque chose d’encore plus fou.

 « Qu’est-ce qu’on donne à quelqu’un qui a déjà tout ? – Encore un peu plus. » 

Nous nous sommes donc retrouvés au mois de juin et nous nous sommes lancés un nouveau défi. On avait adoré organiser un meeting virtuel, on voulait passer à la vitesse supérieure. Du virtuel au réel.

Du virtuel au réel

Nos moyens ont augmenté depuis 3 ans, on a plus d’expérience, plus de notoriété, plus de contacts… On s’est donc dit qu’on pouvait organiser un vrai gros meeting, avec de grosses courses mais on voulait aussi conserver notre différence. Demeurer atypiques, novateurs. Ce sont nos principales qualités. Nous nous sommes donc référés comme nous le faisons souvent à un discours d’Aimé Jacquet dans « Les Yeux dans les Bleus » qui dit « Quelle est (sic) ses principales qualités ? Qui est à côté de moi ? Qu’est ce que je dois faire ? »

On a ainsi eu l’idée, plutôt que de réinventer la roue, de se concentrer sur ce qu’on sait faire : faire rire, rassembler, créer du contenu sympa et fédérer. Pour le reste on s’est dits qu’on s’allierait avec des pros en termes d’organisation de meeting : les clubs. 

Trop souvent sous estimés, les clubs sont le ciment de l’athlétisme. Sans eux, on existerait pas. Et aujourd’hui, beaucoup d’entre eux sont en difficulté. Ce n’est pas un scoop : l’associatif c’est compliqué ! Notre mission au TRC étant de promouvoir la pratique de l’athlétisme, il est de notre devoir de leur filer un coup de main.

Nous pouvions ainsi de notre côté apporter aux clubs une visibilité dont ils ne bénéficiaient pas et du leur, nous aider sur le plan organisationnel et infrastructures. L’idée d’utiliser des meetings existants comme support d’une nouvelle ligue de courses dans l’esprit Tempo Run Club a vite germé. En quelques semaines, la première édition de la Tempo Run League, co-organisée avec le Haute Bretagne Athlétisme, club de nos racines, a été créée.

Ensemble, les clubs et le TRC sont forts, tel est notre constat et ce week-end a fini de le prouver. 

Les athlètes du HBA, le club du Roi, habillés par The Running Collective

Un plateau relevé et un dispositif exceptionnel mis en place pour cette première édition

Plus de 200 athlètes de toute la France ont ainsi répondu à l’appel du TRC pour participer à cette fête. Un vrai succès quand on connaît les circonstances de cette saison si particulière, où personne ne s’est vraiment entraîné de la même façon, avec des perspectives souvent floues. Avoir continué de s’entraîner et de concourir en 2020 est une vraie belle preuve de persévérance et d’amour de ce sport. 

Pour vous donner une idée du niveau, Hugo Hay, l’athlète de l’Equipe de France, s’est trouvé en série 2 de notre 5000m (NDLR : pour ceux qui ne nous connaissent pas depuis longtemps, on fait beaucoup de second degré, en réalité Hugo lièvrait un de ses camarades de club). Avec le meeting Fungana de Cergy qui avait lieu le même jour, il est probable que nous réunissions tout le gratin de l’athlé français du moment.

Un dispositif exceptionnel avait ainsi été mis en place pour l’événement. Résultats live, courses filmées en direct sur une trottinette électrique (NDLR : nous avons vérifié que chacun des pilotes de la trottinette, Benoit Campion, Corentin Lescop et surtout Romain Garrivier, rg.trc, avaient bien leur permis trottinette à jour), casquettes de couleur pour les vainqueurs, DJ Yakoub aux platines, le night clubber le plus célèbre de Rennes-Marbella, buvette avec Mars Twix Bounty Kinder et bien sûr KitKat, les petits plats avaient été mis dans les grands.

Avez-vous déjà vu ça ailleurs ? Une course filmée en trottinette. France TV regardez et apprenez.

Des lièvres de luxe avaient aussi été recrutés par des agents du TRC les semaines précédant le meeting, afin d’assurer aux athlètes engagés de réaliser leur RP (NDLR : record personnel, à prononcer AIRPÉ). Parmi ces lièvres : Marie Duvigneau, finaliste des Elites sur 400m, Enzo Granger le coureur de 800 rennais et Keyvan « Pikachu » Siadat, l’héritier du grand Thomas Larchaud Pacer. 

Le Cergyssois, qui exerce le métier d’infirmier, a rendu service sur 800m, 1500m et 5000m, en maitrisant l’allure avec une précision chirurgicale. Vêtu pour l’occasion d’un t-shirt en fibre de polyuréthane avec une aération latérale bénéficiant de la technologie « Dry-Tempo », développée par l’entreprise The Running Collective, fournisseur officiel des équipements de la Tempo Run League, Keyvan est ainsi passé en 52s au 400m sur le 800, permettant aux 4 premiers de la série de réaliser leur meilleur temps sur la distance. Sur la série 2 du 1500m, il aura emmené 12 athlètes sur 15 à faire leur record. Un succès. Si vous cherchez des lièvres, le TRC peut vous en trouver. 

Keyvan Siadat Pacing. Nous contacter pour l’avoir sur vos meetings.
Le fameux t-shirt en polyuréthane The Running Collective

Les résultats sont en effet sans appel et démontrent la crédibilité du projet Tempo Run League : 123 records personnels ont été réalisés sur la piste de Bréquigny ce week-end. Sur 178 partants. Seuls 14 athlètes n’ont pas réalisé leur PB ou leur SB. Taux de record personnel : 69%. Qui dit mieux ? 

Marrant : Maël Gouyette a la même tête après 3 bières

« Rennes c’est la Diamond League pa-pa-pa-pa. »

Merci Vinc’ Guyot pour les stats.

Des organisateurs athlètes complètement cuits et des athlètes affamés de records

Si l’on rentre plus en détails dans les courses, les casquettes jaunes de leader ont été remportées par Camille Perronno sur 800m féminin (2.13.05 – SB), Simon Desdevises sur 800m masculin (1.50.81, record précédent 1.54.51 explosé, et le garçon n’est que cadet ah bon) suivi de près par Clément Paillon et Maël Gouyette (records personnels pour eux aussi), Jinane Mahi sur 1500m féminin (cadette 1, en 4.30 !) devant Valentine Chapelotte (4.31, PB, qui a ensuite livré 4400m sur 5000), Hugo Arlabosse #blancdedindetuconnais? sur 1500 masculin en 3.46, meilleure perf du meeting, Clarisse Picard sur le 5000 F et Théo Moussu impressionnant dans son finish sur le 5000 masculin. 

7ème perf mondiale cadets de l’année. Ah bon.

Un 5000 si débridé que nos cameramen se sont permis de terminer la course au couloir 1, sur la trottinette, l’exclamation « RG mets un kick ! C’est en train de partir devant ! » étant depuis 2 jours en top des tendances sur Twitter.

Magnifique interprétation du « OUAAAAAIIIIIIIIIIIIS » par Clarysse Picard

Il faut dire que les athlètes (ou du moins une partie d’entre eux) avaient été mis dans les meilleures dispositions. Logés et nourris dans une grande maison de la banlieue rennaise, sous la gouverne d’un Benoit Campion de gala, au four et surtout au moulin, un groupuscule de coureurs, entre historiques du TRC et nouvelles têtes venues du stage de Carcans Maubuisson, se préparait sereinement à déguster, le couvert étant déjà dressé. 

« Tu rajoutes une attaque suicidaire au 450 après un passage trop rapide au 400 et tu obtiens un pop corn parfait je te jure un régal »

Campion, à peine remis de son pop corn géant des France Elite, s’est ainsi mué en véritable meneur d’hommes, avec un discours poignant digne d’un Aimé Jacquet ou d’un Pascal Dupraz le vendredi soir. Mitonnant des plats équilibrés et tournés vers la giclette (blanc de dinde tu connais ?) le Brestois avait à coeur de transmettre son expérience à ses camarades. 

Expérience plus ou moins réussie. Si certains tel le sociétaire d’Aix Les Bains Clément Paillon réalisèrent leurs RP, d’autres membres du Tempo Run Club, sont eux passés à côté. Il faut bien le dire.

À retenir : organiser un meeting et courir en même temps n’est pas forcément l’idée la plus brillante que nous ayons eue (NDLR : on aurait pu s’en douter). En effet, notre échauffement pré-course s’est essentiellement composé de dressage de barnums, impression de dossards, problèmes de sono, et de mine de rien pas mal de pression (NDLR : un peu comme toutes les premières fois finalement), qui aura finalement coupé les jambes de beaucoup. 

Le roi Yakoub par exemple, speaker de l’événement mais aussi aligné sur 1500m, a obtenu la casquette rouge du pop corn. Ça nous a fait très mal de la lui donner. Interrogé par notre reporter, le roi répond : « Je n’avais pas de jus tout simplement. Je ne sais pas si c’est l’organisation du meeting ou le fait que j’ai perdu mes clés de voiture 10 minutes avant de partir faire mon échauffement. Ou alors le fait que vous ayez fait exprès de me donner le dossard 1 alors que vous savez que ça porte malheur bande d’enfoirés ! Au moins j’ai la casquette rouge et clairement : elle plait »

« C’est pas parce que t’as perdu tes clés que je te ferai le moindre cadeau. Y a pas de Roi qui tienne. »

Charles Perrault, également aligné sur 1500 et véritable leader de l’organisation du meeting sur le volet équipement s’est lui arrêté en pleine course : « Je me suis dit que je voyais moins bien la série de l’intérieur que de l’extérieur. Il y avait des gens devant moi qui gênait mon champ de vision j’ai trouvé ça pénible. » Malgré un débardeur flamand rose des plus agréables visuellement, « la Voix » du TRC a donc tristement BÂCHÉ. 

« Pourquoi je suis là moi déjà ? »

Vincent Kermarec, « VKSUB2 » avait lui a coeur de confirmer son nouveau surnom en passant pour la troisième fois (officiellement) sous les 2 minutes au 800m. Après un premier tour un peu lent, une accélération au 500 comparable à une version Wish de l’accélération de PAB de Londres 2017 lui permettra de le faire (1.58.98), non sans mal néanmoins quand on voit son faciès dans les 100 derniers mètres. En termes de crispation, on est à un niveau similaire à celui que vous auriez si vous lâchiez un pet foireux lors de votre 1ère rencontre avec votre belle-famille. 

Cette babine nous donne presque envie de relancer la page Facebook Babines :

Quand les laxatifs peinent à faire effet

Certains athlètes du TRC auront eux eu l’intelligence de se contenter d’organiser, de liévrer ou de courir tard, pour éviter le camouflet de la contre perf. RG.TRC impérial sur la trottinette, Benoit Campion, aussi à l’aise au micro que pour attaquer au 300, Corentin Lescop fabuleux dans l’organisation des séries après des nuits passées sur Bases Athlé (les RP c’est aussi grâce à ces séries montées à la perfection !), Pierre Xolin, aussi séduisant à pacer qu’à distribuer les dossards, François Le Palud, venu expressément de Paris pour caisser paisiblement sur 5000 et faire une leçon de seuil aux jeunes des écoles d’athlé… Merci à eux et aux bénévoles/juges du HBA, à Paola aux dossards, Mathieu Bertin au chrono… 

Le TRC revient à ses bases : du seuil et du ripage 

Ceux qui nous suivent depuis le départ s’en doutent, qui dit fin de saison pour nous, dit ripperie de fin de saison. On ne pourra pas tout dire, évidemment, sur cette soirée qui s’est tenue par la suite à Bruz car ce n’était pas le contrat qu’on avait signé avec le Airbnb. On a essayé de nous contenir mais la tentation était trop forte.

« Les chiottes ? Sous la tribune. Vas pas dans celles de droite j’en viens. »

Comme par enchantement, le couvert était en effet parfaitement dressé quand nous sommes rentrés, hagards mais plein d’envie, dans la demeure qui nous servait de résidence. Et pour la deuxième fois de la soirée, nous en avons mis partout. 

Entre l’arrivée surprise du grand Hugo Hé, les cocktails maison préparés avec amour par Benoit Seuil, les vestes perdues puis retrouvées dans le coffre de la voiture de Robin Le Hen, le slip de Q.Arbonnier, les bières venues d’on ne sait où, RG se posant à 2h du matin pour lire un livre, la chaise cassée et le discours du Roi Koub, cette soirée restera mémorable. Facile, Charles Perrault regrettera presque d’avoir abandonné sur 1500 tant ses jambes de feu auront enflammé le dancefloor improvisé, chauffé par les pecs saillants de ClemPaillon(surInsta) et la coupe brossée parfaitement maitrisée d’Hugo Arlabosse. 

Les masques ont juste été retirés pour la photo
4 sortes de FRUITS sur cette photo

Soirée mouvementée donc en particulier pour l’aixois Charles Guigon, frustré de sa perf sur 5000 et qui réitéra son pop corn de la course, d’une autre forme cette fois, pour le prolonger jusqu’au petit matin voire même sur tout le dimanche après-midi. Crucifié. Images ci-contre. 

Regardez dans le reflet de la portière

Bref, l’athlé comme on aime. Une soirée qui n’aurait rien à envier à celles des villages Olympiques. 

Le témoignage d’un mystérieux Hugo H retrouvé après la soirée

Pour conclure ce billet, puisque, comme la saison, toutes les bonnes choses ont une fin, nous n’aurons que deux choses à rajouter : 

  • La Diamond League, tenez-vous prêts, la concurrence arrive (au seuil mais elle arrive)
  • 69% de RP. En gros, si vous ne savez pas où courir l’année prochaine, alignez-vous sur la TRL, on a la recette du succès. 
Magic Mike 3 – en salles à l’automne 2020
7 à la maison
Quand elle te regarde comme ça, tu sais que c’est dans la poche
Je ne sais même pas quoi mettre en légende tellement tout est dit

Vive le seuil. Le TRC